Cuers était le seul point « rouge » du département du centre var, isolé de toute politique établie par un shéma de cohérence territoriale ou Scot. La dernière commune du centre var à être privée de toute politique globale économique départementale et nous le serions encore à entendre les divers groupes d’opposition, hier soir, au cours du conseil municipal, qui ont voté contre le projet d’étude de l’adhésion de la commune de Cuers au Scot Provence Méditerrannée (Scot PM).
Jean-Claude Nourikian (groupe Duval/Nourikian), Gérard Cabri (cuers ensemble) puis Robert Daumas (PS-cuers oxygène), ont tour à tour pris la parole afin de demander « la réflexion » sur cette adhésion au Scot PM, expliquant, chacun à leur tour, d’une part, « qu’aucune obligation ne pesait sur notre comune quant à une adhésion à un Scot « et d’autre part, « que l’on avait le choix entre plusieurs Scots et qu’il valait mieux se concentrer sur le projet de la nouvelle intercommunalité que prépare cuers avec les villes de Pierrefeu, Bormes et La Londe ». Pour Gilbert Pérugini : « Il y urgence de se positionner vis à vis du Scot PM car l’étude du PLU (plan local d’urbanisme) de Cuers va commencer et ce PLU doit tenir compte et se conformer au Scot d’adhésion. Un PLU prend plusieurs années d’études et revient trés cher à la commune, il serait impensable de refaire un PLU dans deux ans si nous mettions notre adhésion au Scot PM en attente. Les communes de l’intercommunaité que nous envisageons font toute partie du Scot PM, il est normal que nous en faisions partie aussi« . Paul Garnier (cuers ensemble), quant à lui, a souligné le danger de cette adhésion au Scot Pm : « Un pied dans la future métropole toulonnaise« ….
Concernant le projet de la nouvelle intercommunalité Cuers-Pierrefeu-La Londe-Bormes, Gilbert Pérugini a annoncé officiellement la rentrée dans les négociations de la commune de Collobrières, au cours de la séance du dernier conseil municipal qui s’est tenue hier soir.
Notre analyse : L’opposition cuersoise, tout groupe confondu, mène un combat d’arrière -garde. S’il est vrai que la commune de Cuers est au carrefour de trois Scots (voir la carte ci-contre et cliquez dessus pour l’agrandir), en théorie, nous pourrions choisir notre Scot de référence : Provence verte – coeur du var ou Provence méditerannée. Cela reste, cependant, de la théorie, car dans la pratique, le préalable, pour créer une intercommunalité est l’adhésion à un scot de référence incluant les frontières de ce même regroupement de communes adhérentes, à l’intérieur de ce même Scot. Le périmètre du SCOT tend à correspondre au bassin de vie et d’emploi. Il participe à la cohérence d’un projet avec son territoire. Il est donc normal et logique que dans un shéma de cohérence économique d’une intercommunalité, celle-ci partage le même Scot.
Pour les différents périmètres du SCOT (loi SRU), du pays (loi Voynet) et de la communauté (loi Chevènement), il est possible de relever des points communs aux 3 lois. On peut par alors répondre implicitement et par analogie à la question des périmètres. Néanmoins, tout demeure théorique et le jeu d’acteurs se révèle décisif.
Ceci étant dit, Gilbert Pérugini aurait du s’en inquiéter dés le début de son mandat, ce qu’il n’a pas fait. Aujourd’hui, le SCot Provence Méditerrannée est aplliqué. Lancé en 2002, ce projet est maintenant bouclé au terme d’une élaboration riche de réflexion et de concertation. Notre Rédaction a demandé son point de vue au service des relations extérieures du SCoT Provence Méditerranée : « il aurait été souhaitable que le Maire actuel nous fasse part de sa candidature, car aujourd’hui cela présente quelques difficultés. En effet, la finalisation du SCoT dans son état actuel nous a pris cinq années. Depuis le 31 décembre 2009, il est définitivement appliqué et lancé pour les dix prochaines années. Dans ces conditions, l’intégration d’un vaste territoire comme la commune de Cuers (prés de 6 000 hectares) ne peut être envisagée immédiatement. Cela nous obligerait à revoir entièrement toutes nos études lancées depuis cinq ans et remettrait en cause la « validité » du SCoT actuel. Dans ce cadre, l’intégration de Cuers dans le SCot PM trouvera alors une solution plus politique sur le papier mais pas sur le terrain. ».
Comme le souligne très justement Paul Garnier (cuers ensemble) « Le danger de cette adhésion au Scot Pm c’est de mettre un pied dans la future métropole toulonnaise« . Il est certain que l’adhésion de Cuers au sein du “scot de Provence Méditerrannée” ne se fera pas sans contrepartie comme une adhésion vers TPM par exemple.
Pour les cuersois, intégrer TPM (Communauté d’agglomération Toulon Provence Méditerranée) est un plus indéniable par rapport à une nouvelle intercommunalité qui ne respecte pas le shéma de cohérence territoriale et donc économique. Les communes de La Londe et Bormes sont situées sur le bord de mer, tout en étant coupées par un vaste massif montagneux des communes de Pierrefeu et Cuers.
Pierre Bégliomini
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