Face au nouveau choix politique de Philippe Duval, beaucoup d’entre vous se pose la question : le modem c’est à droite ou à gauche ? logiquement il ne doit être ni l’un, ni l’autre, puisqu’il se dit au centre… Mais les choses sont bien plus complexes. Nous avons voulu en savoir davantage afin de vous éclairer.
Rompant avec la tradition de centre-droit de l’UDF, le MoDem s’inscrit, en fait, comme un courant de centre-gauche. Le second tour des législatives de 2007 confirme électoralement la sensibilité majoritairement à gauche des électeurs du MoDem.
Le centre-droit ne s’est pas reconnu dans le MoDem, et a voté pour la majorité présidentielle dès le premier tour. Ceux qui ont voté MoDem au premier tour ont très majoritairement voté à gauche au second (à 55% contre 28).
Privé en grande partie des électeurs de centre-droit, François Bayrou a du mal à incarner un centre “ni droite -ni gauche”. De fait, le MoDem penche plus à gauche qu’à droite. Il n’est plus un pôle de rassemblement….
Son poids politique est devenu bien trop faible pour lutter contre le leadership du PS en tant que force d’alternance à Sarkozy. Alors, dans cet état de fait, peut-on vraiment considérer le Modem comme une réelle alternative politique…!
L’analyse de l’IFOP sur le profil des sympathisants de l’UDF puis du MoDem permet de mieux cerner l’évolution de M. Bayrou et de son électorat. Elle éclaire son positionnement sur l’échiquier politique. Jusqu’en 2005, l’ancien président de l’UDF bénéficiait d’une meilleure cote de popularité auprès des sympathisants de l’UMP que chez ceux du PS. La tendance commence à s’inverser à partir de son refus d’approuver, fin 2005, le budget 2006. Quand il vote la censure déposée par l’opposition, en mars 2006, M. Bayrou recueille autant d’opinions positives (51 %) à l’UMP et au PS. Depuis, il est plus favorablement perçu à gauche qu’à droite, avec, selon la dernière enquête datant de juillet, 74 % d’opinions favorables chez les sympathisants du PS et 43 % chez ceux de l’UMP. Sa cote de popularité à gauche, après une brusque chute de 17 points au moment des municipales et des cantonales du printemps, a retrouvé son niveau d’avant les élections.
Le modem est, donc, bien devenu un parti de centre-gauche.
Synthèse de diverses analyses sur ce parti réalisée par Pierre Bégliomini
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