Plusieurs cas de gastro-entérite sont mis en évidence. Interrogés sous le couvert de l’anonymat, certains pharmaciens déclarent : « Il y a en ce moment un afflux de demandes de médicaments pour traiter la gastro-entérite » et effectivement, certains témoignages que nous recevons, confirment ce fait.
Rappelez-vous, dans un article daté du 27 juin (ici), notre rédaction, découvrait avec stupéfaction que la bactérie escherichia coli pullulait officiellement dans l’eau de votre robinet dans la semaine du 23 au 30 mai, causant de nombreux cas graves de gastro chez les enfants, bien que la municipalité réfute son évidence et toute responsabilité en conseil municipal. Pourtant, aucun démenti ne fût publié. A la suite de cette affaire et afin de rassurer la population, la municipalité édita sur son site web plusieurs pages consacrées à la pureté de l’eau de Cuers : extrait : « l’eau du robinet bonne à boire… l’eau potable, un produit du terroir, au fil de son trajet dans la nature, l’eau s’est chargée en sels minéraux et en oligo éléments... l’eau potable est soumise à des normes très rigoureuses, de multiples analyses sont effectuées tout au long de son trajet jusqu’à votre robinet… »
Aujourd’hui, pourtant, plusieurs cas de gastro-entérite sont mis en évidence. Interrogés sous le couvert de l’anonymat, certains pharmaciens déclarent : « Il y a en ce moment un afflux de demandes de médicaments pour traiter la gastro-entérite » et effectivement, certains témoignages que nous recevons, confirment ce fait.
En cas de fortes pluies, l’eau de Cuers présente un risque élevé de pollution : Un cuersois averti nous livre son témoignage : « Ce qui est inacceptable c’est la réponse donnée par l’ARS* de Toulon à une personne qui venait de taper à plusieurs portes pour essayer d’en savoir plus ; je cite « Vous savez bien qu’il ne faut pas boire l’eau de Cuers après de fortes pluies . » Moi je le sais mais la personne qui s’est trouvée face à cette réponse ne le savais pas forcément. De plus ce genre de réponse est inacceptable car il n’apporte aucune solution pour traiter le problème. On se contente de faire face à un état de fait pour se mettre en sécurité.»
Ce phénomène est récurrent : Le rapport de Jean Savoye, expert géologue pour le compte de SOS environnement, qui s’appuie sur une étude hydro-géologique du Pr Gouvernet faites en 1985 met en évidence : « … Les calcaires fissurés liastiques depuis CD 40 jusqu’au fossé du vallon de Limbaud qui forment un réservoir Karstique très vulnérable….. Les risques de pollution sont immédiats et peuvent contaminer dans un temps très court les captages AEP utilisés comme seule alimentation en eau potable par la commune de Cuers.»
Concernant les contrôles d’eau sur d’éventuels germes, les services publics, l’ARS, en l’occurrence, sont tenus sur un délai variant entre 48 et 72 heures voir 1 mois pour d’autres types de recherche. La SEERC, quant à elle, responsable du réseau d’eau potable de Cuers a mis en place un contrôle sur les sources et les bassins avec un résultat sous 18 heures…
Un seul prélèvement dans une journée doit suffire afin de déterminer la conformité de l’eau et donner ainsi les références de qualité d’eau potable. Or, le 9 octobre dernier, deux prélèvements sont effectués à 20 minutes d’intervalle, avec une augmentation du taux de chlore entre les deux. Le 5 novembre dernier, c’est quatre prélèvements qui sont effectués à 20 minutes d’intervalle. Le verdict de l’ARS tombe : qualité de l’eau négative. Les références de qualité de l’eau ne sont pas accordées. Pendant ce temps, la population continue de boire l’eau de la ville de Cuers.
L’avis de la Rédaction : Il est évident que dans ces conditions, il faut s’abstenir de boire l’eau de la ville après de fortes pluies par principe de précaution.
Pierre Bégliomini – Journaliste – Agence d’infos WPM
*ARS : Agence Régionale de Santé
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