Alors que Gilbert Pérugini, maire de Cuers déclare dans tous ses discours publics et ses écrits que Cuers est sorti du « réseau national d’alerte » en ce qui concerne ses finances, Danièle Lamarque cite Cuers dans le triste palmarès des cinq premières villes de la région Paca ayant toujours une dette à haut risque financier. Déclaration faite dans une interview accordée au journal « la Marseillaise ».
La nouvelle présidente de la chambre régionale des comptes PACA et ses 70 conseillers et agents observent 2 405 comptes publics, 24,7 milliards d’euros et des emprunts toxiques. De la hantise aussi que son pouvoir inspire aux élus et aux comptables qu’elle « épingle » ou « met en débet ». Gardiens du bon usage des deniers publics, 70 conseillers et agents observent 2 405 comptes publics en PACA, près de 25 milliards d’euros sous contrôle mais une dette vertigineuse qui file. Sa présidente, la conseillère maître Danièle Lamarque, analyse ces « bombes à retardements ».
Identifiez-vous clairement en PACA les collectivités contaminées par des « emprunts toxiques » ?
L’analyse de la dette est maintenant un passage obligé de toutes nos analyses financières. On va donc la regarder de manière approfondie. On considère que sur un encours de dette de 163Mds d’euros sur l’ensemble des collectivités territoriales, 30 à 35Mds sont des « emprunts structurés » (avec des taux fixes qui passent à des taux indexés) dont 10 à 12Mds à risque élevé. La capacité de remboursement est aussi un indicateur important.
La Seyne-sur-Mer a un ratio de désendettement de 50 ans alors que le seuil d’alerte est de 15 ans. Ce ratio, c’est le temps nécessaire pour rembourser l’encours de sa dette en y consacrant toute son épargne brute. Draguignan, c’est 12 ans mais 14 % des emprunts sont risqués. Embrun, 26 ans. Auriol a 63 % d’emprunts structurés dont certains très risqués. Cuers a un prêt dangereux. Vallauris a 5 emprunts toxiques. Antibes en détient 3 à risque fort. La crise des « subprimes » a révélé ces bombes à retardement. Elles étaient passées inaperçues. Il n’est pas sûr que les gestionnaires publics avaient toutes les informations. Ils ont eu tendance à se reposer, parfois avec aveuglement, sur les conseils des banques.
La perte du triple A rend-elle plus vulnérable des collectivités locales très endettées ?
Elle peut rendre leur accès au crédit plus difficile et plus cher. C’est une forte préoccupation de la chambre. Elle traverse nombre de nos rapports. La situation financière se tend. La ressource fiscale s’est considérablement réduite avec la suppression de la taxe professionnelle remplacée par une contribution moins dynamique alors que les dépenses d’aide sociale et liées à la dépendance se sont considérablement développées.
Pierre bégliomini – Journaliste agence WPM
Propos recueillis par David Coquille pour la marseillaise – article complet en cliquant ici
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