Que de déconvenue pour un chantier qui, à l’origine, devait durait 2 mois. Et pourtant, si la municipalité de Gilbert Pérugini avait pris les précautions d’usage, rien de « tout cela » ne serait arrivé. En effet, la ville de Cuers, et donc, l’adjoint à l’urbanisme, Roger Malphato, a confié cet important marché de déconstruction et de désamiantage à la société Ers Dépollution, le 17 décembre 2012 pour un coût avoisinant les 110 000,00 euros. Or cette société, basée à Salon-en-Provençe a bénéficié d’une procédure judiciaire de sauvegarde qui intervient juste avant la cessation de paiement le 3 mars dernier. Cette procédure est à l’initiative du dirigeant de l’entreprise en difficulté qui est seul habilité à demander l’ouverture de la procédure de sauvegarde.Pour que ce chef d’entreprise demande une telle procédure, il fallait que sa société connaisse certaines difficultés financières avérées depuis plusieurs mois. Le 3 juin dernier, un jugement de liquidation judiciaire avec cessation de paiement a été prononcée à l’encontre de cette société qui n’existe donc plus.
Cependant bien des questions restent en suspens concernant l’attribution de ce marché par le Ville de Cuers à ERS Dépollution. La plus importante étant celle-ci : Comment se fait-il qu’un tel marché puisse avoir été attribué à une société dont la santé financière était au plus bas ? Des précautions d’usage ne sont donc pas prises lors de l’attribution d’un marché aussi important. Normalement, lors de l’étude des candidats à la prise d’un marché, le commanditaire du marché, en l’occurrence, la ville de Cuers, se doit de cerner la santé financière des entreprises qu’elle choisit. Avant de concrétiser une opportunité d’attribution de marché à des conditions qui semblent avantageuses, n’est-il pas recommandé de s’informer de la situation financière de son interlocuteur ? Quelles ont été les vérifications effectuées par les responsables de l’attribution du marché ? Y-en-a-t-il eu et quelles sont-elles ? Apparemment, elles n’étaient pas suffisantes.
Une autre question d’importance sur le coût réel de ce marché se pose aujourd’hui. En effet, combien d’argent la Ville de Cuers a versé à cette société et qu’elles sont les pertes financières irréversibles constatées à l’issue de cette liquidation judiciaire, pour le contribuable cuersois. D’ores et déjà, un nouvel appel d’offre vient d’être lancé par Gilbert Pérugini afin de faire redémarrer ce chantier qui n’en finit plus. Un coût supplémentaire, et non des moindres, est à prévoir. Va-t-il s’ajouter aux dépenses déjà effectuées , Au final, à combien reviendront ces travaux de déconstruction ?
L’autre aspect de ce dossier concerne le désordre de la circulation au bas de l’avenue Pothonier qui n’est pas prêt d’être résorbé à l’heure où j’écris ces lignes. Depuis plusieurs mois, des files interminables de véhicules bloquent l’avenue, engorgeant la circulation à la sortie et à l’entrée nord de Cuers.
L’avis de la Rédaction : On a bien l’impression que ce chantier à été décidé dans la précipitation, car aucun réel plan d’aménagement de l’avenue Pothonier n’émerge. Au final on se retrouve, d’une part, avec un pan de mur classé « monument historique « qu’il faut garder et qui empiète le projet du plan de circulation prévu au départ du réaménagement du bas de l’avenue Pothonier, d’autre part, avec des maisons à abattre, ouvertes aux quatre vents alors que le désamiantage doit être effectué, ce qui laisse supposer que la sécurité des passants n’est pas assurée. Quelle belle pagaille !
Pierre Bégliomini – Journaliste – Agence D’infos WPM
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