La municipalité en place aime bien le vin, et elle n’est pas la seule, me direz-vous ! Consommer avec modération, un bon côte de Provence est toujours appréciable. De plus, les vins de notre canton sont excellents.
Faire de la publicité pour les produits de notre terroir, rien d’anormal,de plus, cela favorise l’économie locale et tout ça part d’un bon sentiment, n’en doutons pas un seul instant. Aussi, promouvoir notre production viticole en installant un grand panneau publicitaire est une bonne initiative qui fera plaisir à tous nos viticulteurs…..sauf que…..
D’une part, la conseillère générale du canton de Cuers et adjointe à la municipalité de Cuers possède un important domaine viticole. Les mauvais esprits pourraient la taxer d’utiliser ses prérogatives d’état en les mettant indirectement au service de son domaine viticole.
D’autre part, l’affichage publicitaire vantant le vin est strictement encadré, mais pas interdit (comme le pense notre Président). Le message publicitaire doit être informatif et se limiter aux indications suivantes :………………..
Degré d’alcool, Origine, Dénomination, Composition du produit, Mode d’élaboration, Mode de consommation, Coordonnées du fabricant, des agents et dépositaires, Éventuellement terroirs de production et récompenses obtenues.
Toute publicité doit être assortie d’un message à caractère sanitaire précisant que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé (à l’exception des brochures commerciales, des envois nominatifs et des affichettes, tarifs, menus et objets à l’intérieur des lieux de vente spécialisés).
Or, le panneau publicitaire installé à Cuers n’indique pas ce dernier message.
Les campagnes publicitaires sur les vins de Loire, ainsi que celles sur les vins de bourgogne ont été interdites suite aux plaintes deposées par l’ANPAA, l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie. « Aujourd’hui, les vins de Loire, comme l’ensemble des vins français, sont dans l’impasse, réagit René-Louis David. Si on ne peut plus parler de nos vins en respectant le Code de santé publique, où va-t-on ? » Le secrétaire général d’Interloire note une contradiction entre la volonté affichée des pouvoirs publics de moderniser notre secteur économique et l’impossibilité de pouvoir communiquer.
Rappelons que Nicolas Sarkozy s’est déclaré à Sancerre « favorable à l’ouverture à la publicité sur la consommation de vin, dans la mesure où celle-ci est raisonnable et modérée ».
Les viticulteurs composent une importante industrie et un électorat puissant. D’autre part, d’un point de vue industriel, le problème du vin français est sa désaffectation au niveau mondial et non pas sur le seul marché français. Il résiste mal face à l’offensive des nouveaux pays producteurs et leurs méthodes marketing.
Quoiqu’il en soit, avec ce panneau, en omettant la mention « l’abus d’alcool est dangereux pour la santé », la municipalité de Cuers s’expose réellement aux foudres de la trés puissante ANPAA (Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie).
Pierre Bégliomini
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